BIOGRAPHIE                                          

Marie, Alfred, Charles, Léon Court, le dernier de cette famille bourgeoise de dix enfants, est venu au monde le 1er janvier 1883.

Le père, s'appelait Marie, Gabriel, Joseph, Esprit Court, dénommé aussi Court-Payen, et la mère, Eugénie, née Clapier. D'après Jacques Gamier, cette dernière était la fille du marquis de Clapier, député de Marseille durant quarante ans, grand ami d'Adolphe Thiers.

Alfred était le dernier des dix enfants. Le père était courtier de commerce pour le compte de la savonnerie familiale, qui habitait dans une belle villa du quartier de la Blancarde à Marseille.

 

 

Alfred 2 ans

La Phocéenne

 

Les enfants reçurent une éducation classique chez les Jésuites du Prado. Inscrit dans une école de commerce, le jeune Alfred, qui avait alors quatorze ans et demi, occupait ses loisirs au sport, en particulier le vélo et la gymnastique. La pratique de ces sports était encore relativement nouvelle, la gymnastique ayant été divulguée en France par le colonel

François Amoros, à partir de 1826, et la première course cycliste datant de 1869.

Alfred fréquentait assidûment le gymnase La Phocéenne. Un de ses camarades, Second de Leglay, possédait dans le jardin de ses parents un jeu de trois barres fixes. Ils découvrirent par eux-mêmes les techniques de base de la barre fixe, et tentaient de copier les tricks qu'ils avaient vu exécuter par les Hugosset au cirque Piège.

Les numéros de barre fixes qui avaient été popularisés en Angleterre par des artistes comme le trio Berli, Leach et Foster à partir de 1864, étaient particulièrement appréciés du public de l'époque.

 

Alfred 15 ans

Les débuts d'Alfred

Les débuts gymniques et artistiques d'Alfred Court furent narrés par Henry Thétard, dans Coulisses et secrets du cirque, et par l'intéressé dans un article paru dans le numéro 28 du Cirque dans l'Univers, intitulé : Mes débuts comme professionnel.

Au gymnase La Phocéenne, Alfred, qui faisait preuve de dispositions exceptionnelles, fit la connaissance en 1898 du barriste Alfred Lexton qui lui proposa d'entrer dans son numéro.

Aussitôt dit, aussitôt fait... Alfred, qui avait quitté clandestinement la maison paternelle, fit ses débuts à Montpellier au Cirque National Suisse, dirigé par le Capitaine Léon Martin. Comme il n'avait pas seize ans révolus, ses parents portèrent plainte à la gendarmerie, et Alfred dut rentrer dans sa famille...

Le 4 janvier 1899, Alfred, qui avait seize ans depuis trois jours, informait ses parents de sa décision d'embrasser la carrière d'artiste. H était engagé avec Lexton au Casino de la jetée-promenade de Nice. Le numéro aux trois barres de Lexton et Egelton, qui durait huit

minutes, était composé d'une entrée à deux, puis de quatre passes exécutées individuellement. Alfred tournait un saut périlleux twisté de la première à la troisième barre, en passant par-dessus la deuxième, avec un double saut périlleux en sortie. Un peu plus tard, il réalisait ce fameux passage, avec un saut périlleux arrière

Au Cirque Cristiani

L'année suivante, Lexton et Alfred Court furent engagés à Bayonne, au Cirque Cristiani, dans une construction de mille places. Avec la même direction, ils partirent à Bordeaux, dans le fameux Cirque du Quai de la Grave. Au cours d'une représentation, au mois de juin, Alfred Court fut victime d'une terrible chute, alors qu'il exécutait le passage de la première à la troisième barre.

Deux semaines plus tard, Alfred Court était prêt pour de nouvelles aventures. Seulement, son partenaire Lexton décida de repartir en Allemagne pour monter un nouveau numéro avec son ancien partenaire Roeder, si bien qu'Alfred se retrouva seul. Il fut engagé pour quelques mois comme attraction dans une troupe théâtrale qui jouait Le voyage de Sujette.

Les Egelton

Cette tournée terminée, Alfred retrouva sa famille, et monta, à son compte, un nouveau numéro avec Jean, un ancien copain d'école. L'agent artistique Allard lui procura un engagement de quinze jours, en mai, au Belvédère de Tunis.

De retour à Marseille, il eut la chance de rencontrer Féfé Gavazza, un athlète de premier ordre, qu'il enrôla dans son numéro. Enfin, son frère Jules entra dans le numéro des Egelton qui allait se produire dans de nombreux établissements européens, comme Piège à Lille.

Plus téméraire que jamais, Alfred Court fut encore victime d'accidents, comme au Palais de Cristal de Marseille, où il eut un genou démis et un bras cassé. A l'Apollo de Kœnigsberg, il fît une dangereuse cascade sur la nuque, et resta une demi-heure sans connaissance.

À partir de 1904, la carrière de Jules et Alfred Court allait prendre une nouvelle direction.

 

Alfred 22 ans

 

Biographie  tirée d’une étude historique approfondie et abondamment illustrée

de ce grand dompteur Alfred Court et du cirque mythique le Zoo Circus écrite par

Dominique Denis

aux

Association dont l'activité est l'édition, à tirage limité, d'ouvrages spécialisés sur le
Cirque,  le Music-Hall et les Arts de la Piste.

 

 
 

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